Les platanes

Ils sont aimés un peu, mais pas assez …

Il existe de beaux platanes adultes dans le Parc: Place Marine, avenue Lafayette, avenue du Cardinal de Retz par exemple. Beaucoup plus récemment, une partie des marronniers massacrés par l’ASP est progressivement remplacée par des platanes.
Cette espèce est certes magnifique et bien adaptée au climat et aux sols du Parc. Mais est-elle exempte d’attaques par des parasites, au point que planter beaucoup de platanes garantisse sans problème une population belle et saine pendant des dizaines, voire des centaines d’années? Enfin, les populations existantes sont-elles traitées comme elles le méritent? Rien n’est moins sûr. Les questions qui suivent ont été posées aux élus du Parc, les réponses sont résumées in situ: au lecteur de juger.

Les platanes du Parc ont aussi une mineuse!

Il a été constaté par l’auteur en 2010, et documenté une atteinte significative, environ 1 feuille sur 10, par un parasite des platanes avenue Poniatowski. La mineuse Phyllonorycter platani a été identifiée sans ambiguïté, parmi le très vaste genre Phyllonorycter. La chenille de ce papillon crée des dégâts absolument semblables à ceux que l’autre mineuse Cameraria ohridella crée sur les marronniers, mais elle le fait sur les platanes. Ces deux espèces de papillons appartiennent à la même famille Gracillariidae, et se ressemblent.

Il y a une vingtaine d’années l’atteinte de Cameraria ohridella sur les marronniers, qui horrifie l’ASP au point de décider d’éliminer ces arbres était tout aussi discrète, et son expansion se poursuit d’ailleurs encore rapidement dans l’ouest de la France et en Grande Bretagne par exemple. La mineuse du platane progresse également vers le nord.

Si Phyllonorycter platani prolifère comme l’a fait Cameraria ohridella, l’ASP envisagera-t-elle à terme l’éradication des platanes, puisque c’est tristement la seule solution imaginée pour les marronniers?

L’anthracnose sur les  platanes du Parc

Il a été adressé à l’ASP, le 13 juillet 2009 une note concernant l’observation sur nos platanes du développement d’une variété d’anthracnose. En 2010 et 2011 ce mal est resté plus discret. Il s’est manifesté en 2012 avec une amplitude plus grande et plus longuement qu’en 2009. Une surveillance sérieuse serait nécessaire. Notre note de 2009 n’a suscité apparemment aucune attention de la part de l’ASP.

Réponse de l’ASP aux questions ultérieures concernant l’anthracnose et la mineuse du platane: “Bien entendu nous suivons précisément tous ces développements”.

Commentaire: le croit qui veut! Il vaudrait mieux prouver cela par des actions pertinentes.

Un attentat perpétré contre des platanes centenaires par leur “protecteur” en titre

Les auteurs ont observé de près et documenté par des photographies l’opération de sectionnement de racines majeures de platanes que l’ASP a fait réaliser par son personnel, avenue du Cardinal de Retz, entre les avenues Lafayette et Jean-Jacques Rousseau, début mai 2010.

D’une part il est très surprenant qu’une telle opération, faite sur l’injonction d’un particulier, soit effectuée aux dépens du budget de l’Association. Désormais, tout habitant du Parc constatant –ou prétextant- qu’une racine d’un arbre du Parc nuit à sa clôture ou à ses plantations, ou simplement lui fait de l’ombre ou laisse tomber ses feuilles chez lui sera donc fondé du fait de ce précédent à exiger réparation. L’auteur souhaite à l’ASP de savoir y faire face, et plaint la population des arbres.

D’autre part le diamètre considérable des racines de platanes sectionnées à faible distance du tronc met en péril la stabilité et même la survie de ces arbres magnifiques.

Cette action paraît donc avoir été décidée bien légèrement. Ses conséquences ne manqueraient pas d’être imputées aux élus de l’Association.

Réponse de l’ASP: “Nous risquions un procès!”

Commentaire : Quel courage! Quel amour des arbres! L’ASP préfère la tranquillité et la préservation –provisoire bien entendu, car nous espérons que les racines repousseront- d’un mur (peut-être d’ailleurs moins âgé que les arbres en question) aux magnifiques platanes. Souhaitons qu’ils survivent à cette mauvaise action. Et que d’autres propriétaires, égoïstes mais forts de ce triste précédent, ne viennent exiger de l’ASP d’autres destructions de racines d’arbres d’alignement et, pourquoi pas, des arbres eux-mêmes: où sera la limite?

Suite des malheurs du platane, pas encore dans le Parc, heureusement: le chancre coloré du platane

Il a été largement annoncé que les 42 000 platanes historiques qui bordent le Canal du Midi sont condamnés, et que leur abattage est inéluctable. Le coupable est un champignon, Ceratocystis platani, venu des USA lors de la guerre 1939-1945, qui est la cause du chancre coloré du platane, répandu dans le sud du pays, très mutilant et souvent mortel. Cette maladie n’a pas encore atteint la région parisienne, mais elle est propagée par les outils de taille ou d’excavation qui blessent les arbres, alors (voir plus haut) le Parc ne risque-t-il vraiment rien? Exemple des dégâts.

Il existe un platane créé pour être résistant (PLATANOR® Vallis clausa).

et le tigre du platane

La petite punaise blanche à points noirs, très mobile Corythucha ciliata s’attaque aux platanes et à d’autres arbres du genre platanus. Les feuilles des arbres atteints se décolorent, prenant un aspect grisâtre, puis tombent prématurément. Les arbres sont affaiblis et peuvent en mourir.

De plus, cet insecte favorise la propagation du chancre coloré et de l’anthracnose, déjà cités.

Les insectes eux-mêmes sont désagréables pour les humains.

Présent dans diverses régions d’Europe et en France, à Paris par exemple, il serait bien surprenant que les platanes du Parc en restent longtemps indemnes, s’ils le sont encore.

Par ailleurs L’ASP pourrait utilement, comme le font bien des villes, signaler les arbres remarquables présents dans le parc, dont quelques platanes.

Pour en savoir plus:

Une association de sauvegarde bien informée et active (c’est en Belgique)

Excellente iconographie sur la mineuse du platane

Le chancre du platane

Le tigre du platane, à Lyon

Quelques photos de l’auteur, pour la route