L’Anthracnose du platane

Note sur une maladie des platanes dans le Parc de Maisons-Laffitte

Résumé

Dans cette courte note qui ne prétend pas à la rigueur scientifique l’auteur décrit une observation faite initialement au printemps 2009, illustrée par des photographies réalisées le 18 juin 2009 sur des feuilles tombées de plusieurs platanes de l’avenue Poniatowski. La chute prématurée de ces feuilles peut être imputée à l’anthracnose du platane. Il semble recommandable d’incinérer les feuilles des arbres atteints plutôt que de les incorporer au compost. Le phénomène est présent chaque année avec une importance variable : faible de 2010 à 2012, nettement plus important en 2013.

1- Introduction

Une chute prématurée, au printemps de feuilles des platanes (Platanus ×acerifolia (Aiton) Willd., ou Platanus ×hispanica, ou platane commun) d’alignement a été notée depuis plusieurs années par l’auteur et plusieurs de ses voisins, avenue Poniatowski, entre les avenues Lafayette et Vauban. En 2009 il a été évalué que 10% environ des feuilles sont tombées dans le courant d’avril, avant leur développement complet. Ce phénomène n’est certainement pas passé inaperçu du personnel du Parc. Une chute moins importante de feuilles complètement développées se poursuivait encore en juillet de cette même année.

L’état général des arbres observés ne semble pas affecté par cette chute partielle des feuilles. La conséquence principale du phénomène pourrait être la gêne occasionnée aux riverains et au personnel du Parc, qui doivent procéder à des nettoyages récurrents en une saison où d’ordinaire les arbres ne perdent que très peu de feuilles.

2- Observations

Un échantillon d’une vingtaine de feuilles tombées a été collecté le 18 juin. La seule sélection pratiquée a été de choisir des feuilles vertes, c’est-à-dire tombées le jour même afin de faciliter l’observation des lésions, et les photographies.

Il faut d’abord noter que les échantillons examinés ne sont pas représentatifs des feuilles présentes sur l’arbre, puisque ce sont des feuilles tombées, c’est à dire ayant subi une attaque assez importante pour en provoquer la chute. Il est évident que les feuilles restées sur l’arbre présentent des lésions de gravité moindre, ou aucune lésion. Ces feuilles tombées présentent toutes des lésions fatales. Cette observation exclut une cause exogène comme un fort vent ou la sécheresse. Aucun insecte ni acarien n’a été observé à l’œil nu ni à la loupe binoculaire. Ceci exclut en particulier le tigre du platane (Corythucha ciliata, insecte de longueur env. 3 mm) et les araignées rouges.

On constate que toutes les feuilles présentent des nécroses soit des nervures principales qui sont au nombre de 3 dans l’espèce (photos 3, 5, 6, 7), soit fréquemment du pétiole seul (photos 1, 2, 4). En fait, les lésions observées sur les nervures soit accompagnent une lésion fatale du pétiole (photo 5), soit en l’absence de lésion du pétiole intéressent toutes les trois nervures principales (photo 7).

L’interprétation semble simple: la lésion du pétiole est fatale à la feuille, alors que les lésions des nervures ne le sont que si elles affectent les trois nervures principales. Étant fatales à la feuille, les lésions uniques du pétiole sont nécessairement surreprésentées dans un échantillon de feuilles tombées.

3- Conclusions

Faute de compétences suffisantes en physiologie végétale, l’auteur a simplement effectué une rapide recherche sur internet. Il en résulte clairement que le type de lésion observée peut être imputé à l’anthracnose, affection bien connue du platane. Cette maladie est décrite comme atteignant les nervures des feuilles. La remarque précédente sur les lésions du pétiole peut expliquer la fréquence importante observée de cette localisation particulière.

Elle est causée par un champignon ascomycète du genre Apiognomonia dont l’auteur ne saurait exactement préciser l’espèce (A. platani, A. veneta, ou peut-être A. petiolicola).

A défaut d’une étude plus rigoureuse, par exemple microscopique, le lecteur pourra juger de la pertinence de cette conclusion en consultant par exemple les sites suivants:

SRPV Aquitaine

Fredon Corse

Bel arbre

Espaces verts Issy

Le seul remède qui semble praticable en l’occurrence consiste à éliminer soigneusement -par exemple par incinération et en proscrivant le compostage- les feuilles de ces arbres.

Enfin, le site suivant, celui de l’INRA, vante les mérites d’une variété de platane qui serait plus résistante à l’anthracnose que l’hybride courant, ainsi qu’à d’autres affections plus graves. Nous citons ce texte pour information, en y ajoutant la suggestion d’attendre ample confirmation des mérites de ce produit.

Platane résistant au chancre coloré

 

Les flèches rouges pointent la ou les lésions fatales à la feuille.